lundi 25 janvier 2010

Mort d'un géant

Cela fait déjà une bonne semaine que je suis au courant, mais je n'ai pas eu le temps d'écrire un petit quelque chose sur la disparition du père Tibet.
Et oui, je suis en retard et j'ai du mal à tenir ces foutus délais !...

La première fois que je le rencontrai, ce fut en 1992, sur l'un  de mes premiers salon. J'étais alors tout neuf dans le métier.
Un peu perdu, aussi.
Pendant le repas, ne connaissant personne, je m'assis au hasard, là où il y avait de la place. A côté d'un groupe de quatre personnes d'âge mûr qui discutaient joyeusement.
Celui qui était le plus proche de moi m'adressa la parole le plus simplement du monde en me demandant sur quoi et avec quel éditeur je travaillais. Il se présenta : Tibet.
Merde ! Même si je n'étais pas fan des aventures de Chic Bill et Ric Hochet, je parlais à une légende. (Allez voir sa bio, vous verrez que je ne raconte pas de salades).
Mais plus que ça, ce qui me frappa chez cet homme, furent sa simplicité et sa bonhommie. Toujours heureux. Prêt à déconner sitôt que l'occasion se présentait. Il me montrait que ce métier se devait d'être une fête permanente, une chance.
Sur un coin de nappe, il fit ma caricature (domaine dans lequel il excellait). Je l'ai toujours dans un de mes cartons, mais je n'arrive plus à mettre la main dessus.
Ses amis et lui décidèrent de s'éclipser, lorsque l'ami Cromwell et son groupe envoyèrent leurs tones de décibels distordus dans nos oreilles médusées. Je restai là, seul et un peu émerveillé, tandis que la douce poésie romantique du papa "d'Anita Bomba" dégueulait des : "Je vous emmerde, sales rats, allez vous faire enculer !"
Le contratse me saisit. Je m'en allait. Rêveur.
Le lendemain. Tibet vint me voir sur mon stand et ouvrit mon album. Il le reposa en me souhaitant la bienvenue et bonne chance pour la suite.
Je ne l'oublierai jamais !

Nous nous recroisâmes sur d'autres salons, notamment à Bellegarde, avec sa femme, où nous avions bien rigolé. (Mes pensées vont vers elle...)
Plus tard, dans le tome 4 des Teigneux , Chanoinat me demanda de faire un hommage sous forme de dialogue entre Ric Hochet et Gil Jourdan. Il en fut très touché. Et j'en suis heureux aujourd'hui.

Alors salut Gilbert, je suis sûr que là-haut, tu es déjà en train de les faire marrer avec tes caricatures.

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